Montréal et traditions des Fêtes – Le saviez-vous?

Pour plusieurs, la fin de l’année s’avère un moment bien occupé. Que vous célébriez le jour du Bodhi, Kwanzaa, Hanouka, une des nombreuses fêtes chrétiennes comme Noël, ou que vous preniez simplement part à certaines traditions culturelles populaires, c’est peut-être par-dessus tout un moment spécial avec les amis et la famille.

Un miracle de Noël à Ville Marie

C’était sans aucun doute un temps spécial pour les colons français à Ville-Marie, lors de ce premier Noël de 1642. Les colons vivaient sur l’île depuis moins de huit mois quand la crue des eaux a commencé à monter, juste au moment où ils se préparaient à fêter la naissance du Christ. Qu’allait faire le gouverneur Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve? Il a planté une croix sur le bord de l’eau. Il a prié et a promis que s’ils étaient épargnés, il apporterait une croix beaucoup plus lourde au sommet du Mont-Royal en guise de remerciement. Bon d’accord… peut-être pas tout en haut de la montagne, mais à un point assez élevé.

La chance lui sourit : l’eau a miraculeusement baissé! Douze jours plus tard, à la fête de l’Épiphanie, Maisonneuve a fidèlement porté une grosse croix de bois à mi-chemin de la cime du Mont-Royal. À ce jour, on se rappelle de ses actions grâce à la grande croix de métal au sommet de la montagne. La désormais icône montréalaise a d’ailleurs été inaugurée la veille de Noël en 1924. Elle sert à commémorer les événements des premiers Noëls à Montréal et la piété des colons qui ont fondé la ville en tant que mission catholique.

Croix du Mont-RoyalCrédit : Pierre Jarry

 

L’étoile, un symbole puissant

Un autre symbole puissant des fêtes est l’étoile, celle de Bethléem en particulier.  Dans la tradition chrétienne, cette étoile la plus brillante d’entre toutes guide les fameux mages venus de l’est jusqu’à Jésus pour qu’ils lui apportent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. On appelle cette célébration l’Épiphanie. 

Les étoiles décoratives à la place d’Armes sont donc de retour cette année, au plus grand bonheur des intagrammeurs à travers la ville. Mais il y a une autre étoile sur cette place publique, beaucoup plus discrète celle-là. Gravée dans le pavé, cette petite étoile fait partie de l’œuvre d’art Polaris en lumière. Si vous vous tenez debout sur cette étoile et regardez vers l’édifice de l’ancienne New York Life Insurance (l’édifice en pierre rouge), vous devriez apercevoir l’étoile polaire juste au-dessus.

Parce qu’elle se situe presque exactement au pôle Nord céleste, l’étoile polaire reste de notre point de vue plus ou moins dans la même position, alors que les autres étoiles bougent autour d’elle. Cela s’est révélé fort pratique pour les navigateurs ces quelques milliers d’années passées. C’est aussi une des étoiles les plus brillantes dans le ciel et, dans une ville nordique comme Montréal, on prend toute la lumière qu’on peut!

Guidatour visite de Noel_crédit Eva Blue Tourisme MontréalCrédit : Eva Blue, Tourisme Montréal

 

De symbole de renaissance à symbole de prestige

Un autre endroit où se retrouvent couramment les étoiles pendant le temps des fêtes? Tout en haut des sapins de Noël bien sûr! En fait, pendant des milliers d’années, les civilisations païennes à travers l’hémisphère Nord célébraient le solstice d’hiver en décorant leurs maisons avec des conifères. Cela symbolisait la renaissance, alors que les jours s’allongeaient tranquillement et que la promesse d’un autre été était renouvelée.

Au Moyen-Âge, les Chrétiens célébraient Adam et Ève le 24 décembre avec une pièce de théâtre recréant le jardin d’Éden. Au centre de la scène se trouvait un « arbre du paradis », un conifère décoré de pommes. Même si l’Église a éventuellement banni ces pièces de théâtre, la tradition a persisté dans certaines parties de la France et de l’Allemagne. Plusieurs croient que c’est de là que vient l’arbre de Noël moderne. 

Quand le major général Friedrich Adolphus von Riedesel a décoré le premier sapin de ce côté de l’Atlantique, en 1781 à Sorel, on ornait l’arbre de fruits séchés et de chandelles allumées (bonjour les risques d’incendies!). Par contre, c’est seulement dans les années 30 que les canadiens français adoptent réellement le sapin de Noël, quand cette fête est devenue autre chose qu’une célébration purement religieuse.

Dessin M. Schubert illumination premier sapin de Noël au CanadaCrédit : Dessin de M. Schubert, daté de 1966 et illustrant le premier sapin de Noël illuminé au Canada.

 

Aujourd’hui, l’arbre de Noël représente dans certains cas un symbole de prestige. Pensons par exemple au légendaire sapin du Rockafeller Center à New York et quand Montréal a essayé de rivaliser avec ce dernier, en 2016. Vu sa maigreur et son aspect déformé, le sapin montréalais de 26 mètres de haut a été ridiculisé à travers le monde entier. À l’inverse, cela a aussi suscité un débat sain sur la valeur de l’individualité et de l’unicité  à une époque où on met de la pression aux gens et même aux arbres (!) pour qu’ils se conforment à des normes esthétiques idéalisées.

Sapin lais Montréal 2016 credit Ian Austen New York TimesCrédit : Ian Austen, New York Times

 

Le sirop d’érable à la rescousse

Évidemment, les fêtes riment aussi avec abondance de nourriture et un peu (beaucoup) de gourmandise. Alors que vous verrez les traditionnels biscuits de pain d’épice, les bûches, et les tartes aux pommes garnir les tablées à travers l’Amérique du Nord, vous trouverez aussi des tartes au sucre, du pouding chômeur et des grands-pères – tous des plats qui sont plus souvent qu’autrement faits de sirop d’érable. En fait, on peut substituer le sucre granulé pour du sirop ou du sucre d’érable dans à peu près n’importe quel dessert.

D’ailleurs, remplacer le sucre par du sirop d’érable est exactement ce qui était fait en Nouvelle-France au tournant du 18e siècle. Grâce à un groupe de femmes Anishinabe ayant partagé leur expertise technique avec Agathe de Saint-Père, cette dernière a été la première à commercialiser les produits de l’érable. Agathe envoyait même des échantillons au roi de France. À une époque où la livraison des cargaisons de sucre de canne vers la colonie échouait souvent, cet édulcorant est devenu incroyablement populaire. Agathe a entaillé les érables sur sa seigneurie de Repentigny et a vendu la tire d’érable et les bonbons qui en ont résultés à la place du marché, aujourd’hui appelée la place Royale. Nos papilles lors des festins des fêtes (et le reste de l’année) en sont éternellement reconnaissantes!

Blog Guidatour_Érablière_crédit L'Express - DrummondvilleCrédit : L’Express de Drummondville

 

Ce que le temps des fêtes représente vraiment…

On n’oserait pas prétendre savoir ce que les fêtes représentent vraiment. Il doit exister autant de réponses que de gens! Mais on espère que vous avez apprécié en lire plus sur les événements des fêtes, les traditions et symboles, et comment elles sont liées à Montréal. Si vous désirez en apprendre encore davantage, notre visite Secrets de Noël du Vieux-Montréal revient encore cette année à des dates précises jusqu’à la veille du jour de l’an.

Passez un très joyeux temps des fêtes et, de toute l’équipe de Guidatour et de Fantômes Montréal, on vous souhaite une bonne année 2022, santé et bonheur!