Lettre ouverte au Maire Labeaume

Abolition du permis de guide touristique à Québec: nous réclamons un moratoire

L’obtention d’un permis et la formation nécessaire vont de pair avec la qualité du service offert

Monsieur le Maire Régis Labeaume,

C’est avec stupeur et une grande inquiétude que nous avons récemment appris que la Ville de Québec comptait, dès le 20 janvier, abroger le règlement municipal G1 afin que la formation collégiale et l’obtention d’un permis municipal pour offrir des services de guide touristique ne soient plus obligatoires dans la ville de Québec.

Nous joignons ici notre voix à celle de l’Association professionnelle des guides touristiques de Montréal, qui a déjà manifesté son appui à ses collègues de Québec, et à celles de nos autres partenaires et intervenants du milieu qui oeuvrent, comme nous, à promouvoir le métier de guide et son exercice de façon responsable et professionnelle, ce qui passe selon nous par la réglementation et une formation unique reconnue au sein d’établissements d’enseignement réputés.

Notre entreprise, Guidatour, s’investit depuis plus de 30 ans à valoriser le métier de guide touristique, et nous faisons souvent appel aux services de guides certifiés dansla ville de Québec, dont nous sommes très satisfaits d’ailleurs. En tant que firme de services touristiques bien établie et acteur important dans le domaine, nous croyons fermement que cette triste nouvelle est non seulement regrettable, mais réellement alarmante.

En effet, l’obtention d’un permis et la formation nécessaire vont notamment de pair avec la qualité du service offert, l’exactitude des informations données, la prise en charge efficace et sécuritaire des clients, le transfert des connaissances, etc. Les villes de Québec et de Montréal sont des modèles enviés par les autres grandes villes canadiennes pour la haute qualité des services de guidage, qualité qui passe inévitablement par la réglementation, qui oblige une formation sérieuse et unique pour tous les aspirants guides.

Bien sûr, nous sommes conscients que cette loi est parfois difficile à appliquer, mais nous maintenons qu’elle est tout à fait d’actualité et reste encore aujourd’hui essentielle. En effet, abolir le règlement G1 constituerait une importante régression dans la prestation de services de guides et, du même souffle, apporterait une grande perte pour l’image de la ville de Québec et l’ensemble de l’industrie touristique québécoise.

Quant à l’argument disant que l’on doit abroger la réglementation pour desservir la clientèle internationale dans plusieurs langues outre celles officielles, les guides de ville de Québec travaillent déjà en collaboration avec les guides-accompagnateurs qui assurent la traduction des informations lorsquenécessaire, ce qui fonctionne bien et assure encore là la qualité et l’exactitude de l’information véhiculée lors des visites.

En définitive, nous déplorons la situation et nous croyons essentiel d’imposer sans attendre un moratoire qui permettra une consultation plus large avant d’abolir ce règlement. Il importe que l’ensemble des élus appelés à voter à ce sujet comprenne tous les véritables enjeux mis en cause par une telle décision.

Bien sûr, sachez que nous restons à votre disposition pour tout suivi, toute discussion ou participation qui pourrait amener à une plus large réflexion à ce sujet. Nous espérons vivement que notre capitale nationale saura continuer de se doter des ambassadeurs hors pair que sont ses guides professionnels certifiés.

Louise Hébert,

Présidente de Guidatour

 

Cette lettre ouverte a été publiée dans l’édition du journal Le Devoir du 13 janvier 2016